Hier, en vous envoyant en l’air avec votre partenaire du moment, vous n’avez pas duré autant de temps que d’habitude, et vous vous demandez si c’est normal, et si vous êtes un éjaculateur précoce. Questionnement tout à fait compréhensible, mais pourtant complexe à résoudre !

Faites-vous partie des 33 % d’hommes qui sont éjaculateurs précoces ? Rien n’est moins sûr.

En effet, même si le problème d’éjaculation précoce est le problème le plus courant chez la gente masculine, il n’en demeure pas moins difficile à définir. Plusieurs scientifiques ont toutefois tenté de le faire. Le problème est appelé éjaculation précoce, éjaculation prématurée, éjaculation hâtive ou encore éjaculation rapide.

Nombre d’allers-retours

La plupart des sexologues définissent l’éjaculation précoce en fonction du nombre d’allers-retours du pénis dans le vagin. Ils estiment qu’en-dessous de 15 va-et-vient, un homme est considéré comme précoce.

Plusieurs interrogations nous viennent alors à l’esprit :

• Qu’est-ce qui différencie vraiment un homme faisant 16 allers-retours de celui qui n’en fait que 14 ?
• Que faire des hommes éjaculant avant la pénétration ?
• Qu’en est-il de la vitesse de pénétration ?

Durée de pénétration

On estime qu’une durée de pénétration inférieure à 2 minutes fait de vous un éjaculateur prématuré. Tout comme la définition précédente, cette définition semble malheureusement arbitraire, et les mêmes questions que précédemment peuvent se poser.

La définition serait donc plutôt à chercher dans la satisfaction et le ressenti qu’ont les gens envers l’éjaculation précoce.

Fréquence orgasmique de la femme

En 1970, deux des sexologues les plus célèbres, Masters et Johnson, ont émis la théorie selon laquelle un homme souffrirait d’éjaculation prématurée s’il ne peut pas se retenir d’éjaculer avant l’orgasme de sa partenaire (si celle-ci n’est pas anorgasmique), dans au moins 50 % de leurs ébats sexuels.

Toutefois, ce pourcentage est encore arbitraire, et beaucoup de femmes ne peuvent pas obtenir d’orgasmes vaginaux, grâce à la pénétration. De même, la plupart des femmes sont satisfaites d’une relation sexuelle sans pour autant atteindre l’orgasme, contrairement à l’homme. Il y a même des femmes qui peuvent être satisfaites et atteindre l’orgasme sans pénétration ! D’autres femmes encore, ont besoin d’une telle stimulation sexuelle que peu d’hommes parviennent à les faire jouir. Il serait dans ce cas plus judicieux de travailler sur la venue plus rapide de l’orgasme féminin, que sur le contrôle de l’éjaculation.

Contrôle du réflexe éjaculatoire

Certains sexologues définissent l’éjaculation hâtive de façon quantitative, mais est associée à l’absence de contrôle du réflexe éjaculatoire, peu importe la durée de pénétration ou le nombre de va-et-vient.

Le grand problème de cette définition est qu’elle repose sur le contrôle d’un réflexe. Par définition, un réflexe est une réponse musculaire involontaire, stéréotypée, et très rapide à un stimuli. Il est donc impossible de contrôler le réflexe éjaculatoire. Sommes-nous donc tous des éjaculateurs précoces en puissance ?

Capacité d’éjaculer au moment désiré

Il y a éjaculation prématurée dès lors que vous éjaculez plus tôt que vous le désirez. Cela signifie que si vous éjaculez en une minute, et que vous êtes satisfait de votre ébat sexuel, vous n’êtes pas considéré comme un éjaculateur prématuré.

Mais qu’en est-il des désirs de la femme dans cette définition centrée sur l’homme ?

Critères subjectifs du couple

Dans cette définition, c’est le couple qui est au centre, et surtout son appréciation subjectif de l’ébat. Les opinions et les ressentis des deux partenaires sont donc pris en compte, et la femme, a le même poids de décision que l’homme.

Certains couples préféreront des relations sexuelles très courtes, et pourront être satisfaits d’un homme qui éjacule en deux minutes, alors que d’autres couples préféreront des ébats plus longs, en inadéquation avec le contrôle éjaculatoire de l’homme.

Critères évolutionnistes

Finalement, un dernier groupe de sexologues ne voient pas l’éjaculation rapide comme un trouble sexuel, mais plutôt comme un avantage biologique de l’évolution de l’Homme. En effet, un homme éjaculant rapidement est moins susceptible de se faire rejeter par la « femelle », et a moins de chance de se faire attaquer par un prédateur, ou un autre « mâle ». Il augmente alors les chances de se reproduire et la pérennité de l’espèce. L’éjaculation précoce serait donc un avantage évolutif de la sélection naturelle.

Tous les mammifères éjaculent le plus rapidement possible, et l’homme ne serait donc pas plus différents que ses confrères.

En conclusion, on peut affirmer qu’il n’existe pas de définition universelle de l’éjaculation précoce, acceptée par tous. Certains définitions sont quantitatives, d’autres subjectives, et une définition que l’on pourrait retenir est « éjaculation qui se produit avant que l’homme ou la femme ne le désire ».

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